mardi 31 décembre 2013

Le Manoir des immortelles, par Ellane

J'ai découvert Le manoir des immortelles à l'occasion de la sixième session de lecture commune organisée par le blog des Caro-lire.
Comme les autres lecteurs de cette session, j'ai peu accroché aux 50 premières pages. A vrai dire, et en secret, bien que ravie que ce soit une œuvre policière qui ait été tirée au sort, je me suis surprise à soupirer dans ma barbe imaginaire devant ce qui me semblait être un roman policier à la trame archi-convenue avec des personnages hautement stéréotypés : un tueur psychopathe qui pense ses victimes potentielle en terme de numéro et les tue à coup de faux (ok, c'est original, mais ne suffit pas à maintenir l'intérêt sur 200 pages), un flic un peu à la dérive dont la femme se meure, etc… En plus de ça, je n'ai strictement rien compris à l'activité de celui qui s'est octroyé le doux nom d'Hadès, ni à quoi correspondent les numéros avec lesquels il désigne les gens, ni pourquoi il épie ces gens, tout ça reste très nébuleux. Et moi, quand je ne comprends pas, ou plutôt rien, ben… je ressens plus de la lassitude en zyeutant avec envie le livre d'à côté que de la curiosité pour un mystère qui, sur le moment, ne m'intéresse pas.
Oui mais voilà ! Au fur et à mesure, T. Jonquet fait prendre un chemin de traverse au déroulement prévisible de son histoire. L'intrigue se noue, Hadès parait plus humain, on soupçonne qu'il endosse son rôle plus qu'il ne le subit, la vie personnelle de Salarnier s'accélère (ou se délite), et l'on se retrouve vite fasciné par la mystérieuse Lola, et décontenancé par le décalage entre son indifférence à tout et surtout à Hadès et les effusions de l'amour passionné de ce dernier. L'histoire n'est pas aussi simple qu'il n'y parait, et le chemin de traverse se transforme vite en route secondaire qui nous permet différents niveaux de lecture.
Mon avis sur Le manoir des immortelles est que, en tant que roman policier, l'intrigue est un peu légère, le déroulement de l'histoire classique ; c'est un roman policier sympathique, sans plus. Par contre, c'est bien écrit, le récit est maitrisé et l'histoire n'est pas exempte de surprises. Les références à la Mort en tant qu'Art sont intéressantes et apportent un plus à l'ouvrage. Les personnages secondaires sont bien pensés, telle la mystérieuse Lola, personnage évanescent, entre la femme éthérée et l'adolescente capricieuse, qu'on ne connait qu'au travers des sentiments d'Hadès, ou le second de l'inspecteur, Rital (non, il n'est pas Italien !), qui apporte un peu d'humour à cette histoire pas très gaie :
-          Alors, vous voyez bien… soupira Nadine.
-          Oui, reprit Salarnier, le problème, c'est que le seul lien qu'on ait pu établir entre eux quatre…
-          Les quatre sans cous ! lança Rital.
-          Entre eux quatre, poursuivit Salarnier en secouant la tête, le seul lien, c'est vous…
(ben oui, ça me fait rire…)
Ce que je retiendrai de cette lecture, et ce qui en fut la bonne surprise, c'est la mise en parallèle de la vie de l'inspecteur et du meurtrier, leurs points communs plus nombreux que l'on ne pense au départ, leur attitude face à l'inéluctable. C'est aussi le choix divergent que chacun d'entre eux fait pour faire face à l'absence de l'être aimé, et la conclusion inattendue à laquelle nous invite Jonquet.
Dis-moi, ami lecteur, de celui qui espère ou de celui qui se désole, lequel est le plus fou ?
Salarnier errait donc, de place en place, et le temps lui semblait se distordre, comme dans une galerie de miroirs déformants. Certaines minutes pesaient affreusement lourd, alors qu'en soufflant sur des journées entières, il ne restait plus rien que des poussières d'instants futiles.

Ma note : *****

 

jeudi 19 décembre 2013

Le Manoir des immortelles, par Gaenaria

Je passe le synopsis de ce roman noir, très bien dit lorsqu'on a lancé cette nouvelle session. Pas la peine d'en connaître plus, ça gâcherait le mystère.

On va dire que je serai moins sévère que mes camarades, peut-être parce que je l'ai lu après avoir lu leurs commentaires qui avaient, du coup, un peu refroidi mon enthousiasme. Je m'attendais donc à quelque chose de bien pire, peut-être.
Je les rejoins sur le fait que ce n'est pas le meilleur de Jonquet, loin de là. Si vous voulez une histoire originale qui vous laisse une marque indélébile, il faut lire Mygale.
Mais ce petit polar bien mené est court et c'est là toute sa force : il a une longueur idéale, qui empêche toute lassitude et nous entraîne, nous force à vouloir connaître la fin et surtout le pourquoi du comment (même si finalement, on l'a un peu deviné). C'est bien écrit puisque je l'ai lu d'une traite. Un peu trop mélancolique et sombre peut-être mais c'est le propre du roman noir et des histoires de l'auteur.
Un roman sans prétention, à lire si on veut lire une enquête policière un peu comme si on voulait se mater une série télé policière sans prise de tête.

Ma note : ***

mardi 10 décembre 2013

Le manoir des immortelles, par Léo

Avis posté depuis le compte de Nakiami, Léo ne souhaitant toujours pas se créer un identifiant Gmail... ^_^

Le Manoir des immortelles est un thriller / policier assez inhabituel.
Le suspense ne vient pas de l'enquête policière comme on pourrait l'attendre (dès le départ on connaît sans connaître le meurtrier, en effet il est nommé Hadès durant tout l'ouvrage) mais plutôt des causes du meurtre et du mystère entourant à la fois cet immeuble où les "numéros" sont observés et le personnage énigmatique de Lola.
C'est un livre que je qualifierais pour ma part de moyen, il n'est ni mauvais, ni bon… l'ambiance oppressante est intéressante et l'écriture de Thierry Jonquet est fidèle à elle même mais je trouve la trame complète un peu légère même si bien construite.

La fin est intéressante mais à part cela durant tout le reste de l'ouvrage je n'ai pas été très emballé comme je peux l'être dans un bon thriller / policier. On peut dire que c'est un thriller classique, qui ne fait pas de vagues, il n'enchante ni ne déplait…

Mon impression générale est que sur cet ouvrage Thierry Jonquet a raté sa cible… on sent une tentative de faire un ouvrage à suspense complexe pour une cible plus "grand publique" ce qui rend le livre bancal malheureusement.

Ce n'est clairement pas mon ouvrage préféré de Thierry Jonquet, je conseillerais plutôt de lire Mon vieux pour ceux qui ne connaitrait pas cet auteur.

Ma note : **

mercredi 4 décembre 2013

Le manoir des immortelles, par Nakiami

Cette fois je suis la première à donner mon avis sur cette dernière session CaroLire de l'année...

Parlons de l'intrigue tout d'abord, qui se situe dans les rues bien connues de notre capitale. Après la découverte de plusieurs cadavres d'hommes décapités à la faux, le commissaire Salarnier va remonter la piste de ce tueur mystérieux qui se prend pour la Mort...

Le manoir des immortelles est mon premier livre de Thierry Jonquet, et je n'ai pas été vraiment enthousiasmée par sa lecture. J'admets que l'intrigue et le mobile sont originaux, les personnages sont crédibles, il n'y a pas de temps mort (ha ha pour le jeu de mots... '-_-). Mais je n'ai pas réussi à entrer dans cette histoire centrée sur la Mort. Tout était trop évident, et sans suspense... ben j'ai honte d'avouer que je me suis ennuyée à lire ce livre, ce qui est quand même embêtant car il fait moins de 200 pages. 

Peut-être n'est-ce pas là l'ouvrage le plus représentatif du talent de Thierry Jonquet, et je me laisserai tout de même tenter par d'autres comme Mygale par exemple, dont on m'a déjà vanté les mérites il y a quelques temps !

Ma note : **

J'espère que vous vous amuserez plus que moi à découvrir Le manoir des immortelles !

jeudi 31 octobre 2013

6e session : fin de l'année 2013

Thème : Halloween
Ou Samain, comme il vous plaira… Sorcières, revenants, mort, citrouille, période propice à se faire peur !

Le lauréat, catégorie polar-thriller :


Quand Numéro 52 s'immobilise devant l'interphone du 38, rue Bouchereau, il est loin d'imaginer qu'il vient d'éveiller l'attention malfaisante d'Hadès, en planque dans un studio de l'immeuble d'en face. Il est aussi très loin d'imaginer qu'il vient de devenir Numéro 52. Quelques jours plus tard, l'inspecteur Salernier, appelé sur le lieu de découverte d'un corps, a la mauvaise surprise de reconnaître la victime : c'est le médecin légiste Robert Harville qui gît à ses pieds, la tête décollée. Tout porte à croire que le meurtre a été exécuté à la faux. L'enquête sur la mort de cet homme apparemment sans histoire s'annonce compliquée, d'autant que deux autres corps sans tête et non identifiés ont été retrouvés dans les environs. Reste pour Salernier à établir le lien.


Les malheureux "perdants" :

Littérature générale :
Reste avec moi, de Jessica Warmen ; Le magasin des suicidés, de Jean Teulé

Science-Fiction :
Tuer les morts, de Tanith Lee ; Ballet de sorcières, de Fritz Leiber

Fantasy :
La malédiction d'Old Heaven, de Fabrice Colin ; Mortimer, de Terry Pratchett

Polar-Thriller :
Fantômes et samouraïs : Hanshichi mène l'enquête à Edo, de Kidô Okamoto

Fantastique-horreur :
La comptine d'Halloween, de Joël Callède ; L'Arbre d'Halloween, de Ray Bradbury


Main innocente :

Excel

Dépôts des critiques : avant l'année prochaine !

Bonne lecture !

5e session : le bilan


L'automne s'est installé doucement et l'hiver entrouvre sa porte, nous laissant goûter son vent frais dans un frisson.
Pour passer le cap parfois déprimant de cette demi-saison, nous avions proposé la lecture de ce roman poétique.
Quatre lectrices y ont répondu, et ont posté leur critique. Trois d'entre elles ont plutôt été charmées par l'écriture et l'histoire singulière de ce court roman français. Une dernière a modulé l'enthousiasme général pour y distiller quelques bémols et une sensibilité toute différente et bienvenue.

Comme je le disais en commentaire, la poésie c'est quitte ou double : il n'y a pas deux poids et deux mesures, on aime ou pas du tout. Et bien c'est un peu le cas de ce roman qui divise : d'une côté celles qui ont adoré, qui ont adhéré au rêve proposé par l'auteur, qui ont ressenti une certaine beauté dans son écriture et dans cet épisode romancé de la vie de Michel-Ange ; de l'autre celle qui n'a pas succombé et émet des réserves quant à la nécessité de telle ou telle relation, énumération, de cette approche si particulière et qui peut-être finalement nous égare.

En tous les cas, il fait parler, et c'est bien le but d'une lecture non ? Avec un peu de chance, cette discussion incitera d'autres à le lire…

La note moyenne de ce roman est : ****

Une très belle session en somme pour démarrer cette fin d'année approchante ! Merci à tous les participants.

P.S. : Si Tara souhaite ajouter sa critique, elle est la bienvenue. J'ajusterai ce bilan en fonction de ses remarques et de sa note ^_^

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, les retours d'Ellane

L’ennui naquit un jour de l’uniformité parait-il. Mon retour sur ce livre sera donc assez différent de ceux des 3 autres lectrices de cette session de CaroLire.

La première chose que j’ai envie de dire est que la magie du conte, l'envoûtement, n'ont pas fonctionné pour moi. Oui, la langue est belle, le procédé narratif original, avec des chapitres très courts, écrits au présent du subjonctif. Le livre condense les activités quotidiennes de Michel-Ange, les sentiments éprouvés pour le futur génie par un poète turc interprète, et enfin quelques passages correspondent aux pensées d'un ou une inconnue dont l'identité mystérieuse est bien vite devinée.

Au final, on découvre l'histoire d'un être frustre, bien loin du génie que j'avais imaginé, qui ne sait pas trop où il en est. Les chapitres sont trop courts pour m’immerger dans une autre culture, il y peu de réflexions sur l'art en tant que tel. J’ai toujours imaginé qu’artiste rimait avec sensations et sentiments, et « Michelagnollo », comme le surnomme son frère, parait un personnage qui semble bien loin de ces deux univers, coincé entre son envie de créer des œuvres immortelles, la radinerie de la papauté, son complexe vis à vis de Vinci, son refus de la sensualité et de l’amour.




Quant à l’écriture, ma foi… certains chapitres sont à mon avis complètement inutiles ou inintéressants (à mon avis hein, mais puisque je le donne…), comme ceux qui inventorient les possessions ou achats du grand homme :
« 19 mai : bougies, lampe, deux petites pièces ; brouet (herbes, épices, pain, huile) autant ; poissons en fritures, deux pigeons, un ducat et demi ; service, une petite pièce ; couverture de laine, un ducat. Eau fraiche et claire. »
Une page pour si peu…

Et puis il y a des passages certes poétiques, mais dont la métaphore m’échappe complètement :
« Je ne cherche pas l’amour. Je cherche la consolation. Le réconfort pour tous ces pays que nous perdons depuis le ventre de notre mère et que nous remplaçons par des histoires, comme des enfants avides, les yeux grands ouverts face au conteur. »
Au commencement était le verbe, parait-il, et une formulation poétique se doit d’être porteuse de sens, sinon c’est au mieux un procédé rhétorique gratuit, au pire, de la poudre aux yeux.

Enfin, je suppose qu’il y a une jolie métaphore concernant le pont, qui pourrait relier des cultures, des pays, des hommes, etc… mais c’est pareil, je suis passée à coté !


Bon, le petit singe est mort, c’était mon personnage préféré avec Mesihi, le poète, qui en avait fait cadeau à l’Italien. Il y a aussi du bon dans ce prix Goncourt des lycéens 2010, du bon sur lequel je ne m’étendrais pas, mes collègues en parlant mieux que moi.

Je reste, au final, assez déçue de cette lecture, et suis étonnée que des lycéens aient choisi ce livre pour un titre prestigieux.
Je lui accorde la note de **.

vendredi 4 octobre 2013

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, par Nakiami

Ce n'est jamais très risqué de se lancer dans un Goncourt des Lycéens, et je prends de plus en plus de plaisir à découvrir les différents ouvrages qui ont obtenu ce prix. En 2010, Mathias Enard était ainsi récompensé avec ce titre, Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, qui trône depuis un moment déjà dans ma bibliothèque et que je n'avais encore pas eu l'occasion de lire. CaroLire me donne l'excuse parfaite pour enfin me lancer dans cette histoire.

On peut dire que cet ouvrage est un condensé d'originalité. L'histoire, pour commencer, relate une période de la vie du célèbre Michel-Ange, quelques années avant qu'il ne peigne ses chefs-d’œuvre de la chapelle Sixtine. Se sentant abandonné par le pape Jules II dont il doit réaliser le tombeau, Michel-Ange accepte de se rendre auprès du sultan Bajazet, à Istanbul, afin de construire un pont sur la Corne d'Or. Entre le travail même de l'artiste, débordant de génie et de passion, et sa découverte de ce pays si exotique et différent du sien, les chapitres vont nous plonger dans un doux rêve oriental dont on ne se réveillera qu'à la fin du livre. Car l'originalité de ce roman réside également dans sa construction en très courts chapitres, et dans la poésie qui s'en dégage crescendo jusqu'au point final.

Je n'ai aucune réserve concernant cet ouvrage, car même si on est dérouté par les premières minutes de lecture, l'envoûtement arrive suffisamment tôt pour nous happer et nous laisser avec un sentiment de douce mélancolie au moment de replacer ce chef-d’œuvre dans la bibliothèque... Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants est un véritable conte enchanteur, à lire, à découvrir, à savourer.

5 étoiles, sans hésiter !

dimanche 29 septembre 2013

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants vu par Gaenaria

Quelle lecture agréable ! On se laisse porter par l'écriture fine et poétique, on se laisse guider dans cet Orient légendaire, aux côtés d'un Michel-Ange avide de gloire et de fortune, grand artiste mais novice en amour.
Je ne reviendrai pas sur l'histoire, Ys l'a très bien résumée.
Cela faisait longtemps que je voulais lire ce roman onirique, et ma consœur m'a permis de le découvrir dans le cadre de cette session qui, je pense, va connaître un franc succès !
Il s'agit là d'un magnifique "conte", celui d'un épisode de la vie d'un grand artiste relégué au rang de légende, et propulsé dans un univers bien loin de sa patrie italienne : l'Orient, celui mythologique, gorgé lui aussi de légendes, celui dont on rêve, bien loin de notre réel belliqueux. L'artiste y est raconté par un narrateur omniscient, tandis qu'alternent des poèmes qui lui sont adressés et dans lesquels on y découvre l'homme blessé, fragile, celui qu'on connaît peu face au sculpteur génial qu'il fut.
J'ai beaucoup aimé cette lecture, d'abord parce qu'il est toujours plaisant de lire un roman très bien écrit, où l'on sent que l'auteur manie avec grande finesse la langue, pour mieux faire passer des sensations, et parce qu'il est intéressant de voir son artiste antique préféré être le héros de sa propre histoire romancée.

Je le conseille, le recommande, le fourre dans vos mains et vous enjoins et presse de le lire !

Ma note : *****

jeudi 5 septembre 2013

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants - par Ys

" Je sais que les hommes sont des enfants qui chassent leur désespoir par la colère, leur peur dans l'amour ; au vide, ils répondent en construisant des châteaux et des temples. Ils s'accrochent à des récits, ils les poussent devant eux comme des étendards ; chacun fait sienne une histoire pour se rattacher à la foule qui la partage. 

" On les conquiert en leur parlant de batailles, de rois, d'éléphants et d'êtres merveilleux ; en leur racontant le bonheur qu'il y aura au-delà de la mort, la lumière vive qui a présidé à leur naissance, les anges qui leur tournent autour, les démons qui les menacent, et l'amour, l'amour, cette promesse d'oubli et de satiété.
Parle-leur de tout cela, et ils t'aimeront ; ils feront de toi l'égal d'un dieu.


" Mais toi tu sauras, puisque tu es ici tout contre moi, toi le Franc malodorant que le hasard a amené sous mes mains, tu sauras que tout cela n'est qu'un voile parfumé cachant l'éternelle douleur de la nuit."  

*

Mai 1506 : Michel-Ange, déjà connu mais pas encore consacré, embarque vers Constantinople. Pour Bajazet, il doit créer les plans d'un pont sur la Corne d'Or. Mais l'inspiration tarde à venir, alors que se déploient pour lui  les séductions de la ville païenne.
Trois voix s'entrelacent. Celle de l'artiste taciturne, pénétré de son propre génie mais rongé de doutes, et qui craint plus que tout de perdre ici son âme. Celle du poète débauché et amoureux, qui le guide à travers rues et tavernes. Celle de l'esclave musicien, au sexe indéfinissable, qui de nuit en nuit lui parle de légendes, de son pays, et de ses propres angoisses.

Dans une langue riche et belle, une langue de conteur et de poète, Mathias Enard offre ici un fascinant voyage dans le temps et l'espace, vers l'Orient raffiné, fantasmagorique, de la Renaissance.
J'avais découvert ce roman avec un infini plaisir, au moment de sa parution, il m'a laissé une impression durable, comme un rêve précieux, tourmenté, tout d'ombres et de lumière, et reprendre ma critique pour cette nouvelle session de Carolire me donne très envie de m'y replonger.

Une note ? J'avais donné 4 étoiles, à l'époque, mais rétrospectivement j'ai bien envie d'en ajouter une cinquième !

dimanche 1 septembre 2013

5e session - septembre / novembre 2013

Thème : les rattrapages
Les malheureux perdants des précédentes sessions auront ici une seconde chance d'apparaître sur nos listes de livres à lire !

Le lauréat, catégorie Littérature générale :


13 mai 1506, un certain Michelangelo Buonarotti débarque à Constantinople. A Rome, il a laissé en plan le tombeau qu'il dessine pour Jules II, le pape guerrier et mauvais payeur. Il répond à l'invitation du Sultan qui veut lui confier la conception d'un pont sur la Corne d'Or, projet retiré à Leonardo da Vinci. Urgence de la commande, tourbillon des rencontres, séductions et dangers de l'étrangeté byzantine, Michel Ange, l'homme de la Renaissance, esquisse avec l'Orient un sublime rendez-vous manqué.
En débarquant à Constantinople le 13 mai 1506, Michel-Ange sait qu'il brave la puissance et la colère de Jules II, pape guerrier et mauvais payeur, dont il a laissé en chantier l'édification du tombeau, à Rome. Mais comment ne pas répondre à l'invitation du sultan Bajazet qui lui propose- après avoir refusé les plans de Léonard de Vinci, - de concevoir un pont sur la Corne d'Or ?
Ainsi commence ce roman, tout en frôlements historiques, qui s'empare d'un fait exact pour déployer les mystères de ce voyage.


Les malheureux "perdants" :

Littérature générale
Le Cavalier suédois, de Leo Perutz

Science-Fiction
La nuit des temps, de René Barjavel ; Taux Zéro, de Poul Anderson

Fantasy
Un visage pour l'éternité, de C.S. Lewis ; Ki et Vandien (Intégrale), de Megan Lindholm

Polar-Thriller
La vérité sur l'affaire Harry Québert, de Joël Dicker ;  
L'Assassinat du Père Noël, de Pierre Véry

Fantastique-horreur
Âmes perdues, de Poppy Z. Brite ; Le Cirque des rêves, d'Erin Morgenstern


Main innocente :
Excel

Dépôt des critiques : avant le 1er novembre

Bonne lecture !!!

jeudi 29 août 2013

4e session : le bilan


Les vacances sont finies, l'été semble déguerpir sous la menace de quelques rincées, la chaleur accablante que nous avons pu connaître il y a quelques semaines fait progressivement place à des températures plus supportables, les rayons du soleil atténués par des nuages précurseurs de l'automne.

Bref, toute cette charmante introduction pour vous préparer également à ce bilan qui marque la fin de la 4e session de CaroLire. La lecture proposée n'était rien moins qu'un Agatha Christie, un classique du genre. Une valeur sûre me direz-vous, oui mais les œuvres de la talentueuse britannique ne sont pas toutes de qualité homogène et nous pouvions nous attendre à une lecture haletante ou au contraire soporifique.
Le ressenti général des différentes critiques est une lecture charmante, agréable, totalement adaptée à cette période estivale. Le dénouement a semblé un peu étonnant, et difficile à deviner malgré tous les indices, mais les lecteurs se sont laissés entraîner avec plaisir par le détective belge, pour un pur divertissement. À conseiller à tout le monde : ceux qui connaissent Hercule, comme les novices du genre.

Un grand merci aux différents lecteurs qui se sont prêtés au jeu !

La note moyenne de ce roman est : **** (facile, c'est la même note donnée par chacun d'entre nous).

Une session qui rattrape un peu la note de la précédente et qui donne peut-être envie de découvrir d'autres romans de la romancière. À ce sujet, je conseille à tout le monde un autre classique : Dix petits nègres. Si vous ne l'avez pas encore lu, il est d'autant plus incontournable que totalement jouissif !
 

Les vacances d'Hercule Poirot, par Ellane.

"La pauvre Arlena Marchall est morte, qui fut stupide et jolie"
Voilà de quoi pimenter les vacances d'Hercule Poirot venu passer quelques jours sur l'île de Leathercombe, dédiée au calme et au repos de ses touristes. A la façon des "10 petits nègres", "Les vacances d'Hercule Poirot" nous invite à rechercher un meurtrier au sein d'une communauté réduite comportant de nombreux coupables potentiels. La grande dame anglaise du crime nous gate au travers de cet opus, en nous proposant au menu : un meurtre étrange, des suspects nombreux, des dialogues savoureux, et son grand détective belge en pleine forme et égal à lui-même : vaniteux, obséquieux, sur de lui et de son intelligence, et tellement irrésistible ! Pour moi, lire un "Agatha Christie", c'est prévisible et agréable (on sait que le livre sera de facture classique, bien écrit, bien ficelé), amusant (les dialogues, le héros tellement imbu de lui-même), intelligent (parce qu'il y a une vraie intrigue, avec un coupable et un mobile), et reposant (pas de courses poursuites avec un type armé d'une tronçonneuse qui veut ratiboiser la coiffure de la blonde héroine). Bref, lire un Agatha Christie, c'est comme rentrer chez soi quand il pleut et qu'il fait froid, enfiler des chaussons douillets et siroter une tasse de thé (anglais of course) : du bonheur ! 4*

mercredi 31 juillet 2013

Les vacances d'Hercule Poirot, par Nakiami

Cela fait bien longtemps que je ne me suis pas plongée dans un ouvrage d'Agatha Christie (depuis le lycée !), c'est donc avec beaucoup de plaisir que j'ai retrouvé le célèbre détective et ses enquêtes mystérieuses.

Même si Hercule Poirot est loin d'être comme tout le monde, il lui arrive quand même de prendre des vacances. Nous le retrouvons ainsi dans un hôtel bien fréquenté, au calme sur une île à l'écart des sites touristiques, avec ses plages privées, ses cryptes et ses grottes... Mais, comme là où Hercule Poirot passe, il y a toujours quelqu'un qui trépasse (sinon il n'y aurait pas d'histoire), le célèbre détective se retrouve à élucider le meurtre de l'une des pensionnaires de l'hôtel.

Enquête classique : interrogatoires, indices, le tout passé au peigne fin par M. Poirot pour nous donner un final explicatif des plus surprenants. Classique, certes, mais comme toujours, le flegme anglais et ce sens de la déduction la plus improbable qui caractérisent le bonhomme suffisent à rendre toute histoire classique charmante et agréable. Et j'ai beau essayer à chaque fois de faire attention au moindre indice, lorsque le voile est levé je me rends toujours compte que je suis passée à côté de tout plein de choses... Il est clair que j'aurais fait une bien piètre détective !

Dans tous les cas, j'ai passé un très bon moment de lecture...

Ma note : ****

mercredi 24 juillet 2013

Les Vacances d'Hercule Poirot vue par Boutentrain

Ambiance Anglaise garantie pour les vacances d'Hercule Poirot.
Et non Mr Poirot vous ne vous ennuierez pas pendant vos vacances.
Petite Histoire au bord de la mer. Livre intéressant, on passe un bon moment. L'énigme est au final un peu tirée par les cheveux mais cela à peu d'importance pour ceux qui aime le genre.

Ma note : ****

lundi 8 juillet 2013

Les vacances d'Hercule Poirot par Tara




A l’hôtel du Joyeux Roger, Hercule Poirot pensait passer un été tranquille au bord des flots... Hélas, la belle, trop belle, Arlena Stuart, une ancienne actrice suivie d'un parfum de scandales, fait tourner toutes les têtes. Détestée par toutes les femmes présentes, désirée par tous les hommes, elle cristallise  le drame que notre détective moustachu voit s'avancer.
La belle est retrouvée étranglée sur une plage et les suspects sont légions parmi les pensionnaires des lieux. Le mari bafoué, le si peu démonstratif capitaine Marshall? Sa fille, pour se débarrasser d'une belle-mère qu'elle détestait? L'amie d'enfance du capitaine, espérant devenir la nouvelle Mme Marshall? Patrick Redfern, fou d'Arlena, délaissant sa femme publiquement? Mme Redfern, l'épouse bafouée?

Le moins qu'on puisse dire est que la regrettée victime ne semble pas être si pleurée que cela.

La grande dame du crime écrit ici un huis clos modifié, remplaçant la chambre fermée par une île. Est-ce que l'un des pensionnaires  est coupable? Un inconnu venu du continent hante-t-il l'île ? Et qu'en est il de la bouteille disparue ou de ce bain que personne ne reconnaît avoir pris? Mille petites pièces de puzzle que l'auteur arrange brillamment, menant le lecteur par le bout du nez .
Je vais être honnête: le dernier Agatha Christie que j'avais lu, Témoin muet, m'avait déçue, alors qu'il s'agissait aussi d'une aventure du détective belge. Rien de cela ici et je me suis laissée prendre par l'enquête, me retrouvant totalement à côté de la plaque quant à l'identité du coupable!
Dans la série des Poirot, Les vacances d'Hercule Poirot est un excellent cru que tout le monde peut apprécier: les fans d'Agatha Christie tout autant que ceux qui découvrent son détective belge pour la première fois!


Note : ****

mercredi 3 juillet 2013

Les vacances d'Hercule Poirot, par Gaenaria

Cette session spécial été de CaroLire a sorti du lot de nos sélections un classique de littérature policière.
On aurait pu croire qu'on serait déçu, car persuadée de ne rien découvrir là de bien original, et pourtant, on se surprend à prendre un réel plaisir à cette lecture. Surprenant ? Pas pour moi, j'adore Agatha Christie !


Hercule Poirot a décidé de passer quelques vacances dans un hôtel calme et qui se veut chic sur une
petite île, isolée des touristes bruyants et du tumulte de la ville. Parmi les autres estivants, une actrice somptueuse qui ne rend indifférent personne : ni les hommes qu'elle attire comme un aimant, ni les femmes jalouses et critiques. Lorsqu'on retrouve son cadavre, étranglée sur une plage déserte, Hercule est vite rappelé à ses dons d'enquêteurs et ses vacances sont quelque peu écourtées…

C'est toujours aussi plaisant de lire la romancière anglaise. Et même si je connaissais déjà le dénouement, pour avoir déjà vu l'épisode à la télé, cela reste tout de même agréable. On file de pages en pages, on essaie de deviner, et finalement on se laisse entraîner par la déduction de ce bon vieux Hercule, toujours aussi fort !
Un roman parfait pour l'été qui débute ! J'adore !

Ma note : ****

P.S. : désolée de poster si tôt la critique (2 mois avant !) mais je déménage et ne sais pas quand je retrouverais l'ami Internet !

mardi 4 juin 2013

4e session - juin / août 2013

Thème : "C'est les vacances !"

Le lauréat, catégorie Policier :


Hercule Poirot aimerait bien passer des vacance tranquilles. Une petite île, un hôtel agréable, une cuisine soignée, des pensionnaires charmants... Tout irait pour le mieux si, au milieu des estivants, ne tournait Arlena Marshall, une de ces femmes fatales qui font perdre la tête aux hommes. Mais était-ce une raison pour l'étrangler ?


Les malheureux "perdants" :

Littérature générale
Vacances indiennes, de W. Sutcliffe ; Un été sans les hommes, de Siri Hustvedt

Science-Fiction
Deux ans de vacances, de Jules Verne ; Tempête d'une nuit d'été, de Poul Anderson

Fantasy
Délius, une chanson d'été, de David Calvo ; Le vaisseau elfique, de James P. Dlaylock

Polar-Thriller
L'été des danois, de Ellis Peters ; Le Passager, de Jean-Christophe Grangé

Fantastique-horreur
Le Prince d'été, de Alaya Dawn Johnson


Main innocente :
Léa

Dépôt des critiques : avant le 1er septembre

Bonne lecture !!!

3e session : le bilan



Si l'on devait résumer les différentes critiques qui ont été faites sur ce titre, on pourrait utiliser les mots suivants : mort (synonyme d'ennui), frustrant et fun.
Si l'on étoffe un peu cette critique trop sèche, disons que ce roman pour adolescent a le défaut de ne pas avoir assez approfondi des idées qui semblaient prometteuses, d'avoir été trop mou dans son développement, au point que la fin est mortellement prévisible, et d'avoir même rendu l'histoire d'amour ennuyeuse. Cela dit, il se lit, jusqu'au bout, et convient parfaitement pour une lecture de vacances n'exigeant aucune réflexion (le genre de lecture qu'adore Nakiami). Vite lu, vite oublié, tout en ayant passé un moment qui reste agréable.

Un grand merci à Tara pour sa première participation.

La note moyenne de ce roman est : *** (la petite étoile a son importance aussi)

Cette 3e session n'aura finalement pas réussi à égaler la 1re session (mais qui peut égaler Neil Gaiman ?), mais elle a réussi à dépasser la 2e session… (même s'il n'était pas difficile de faire mieux que * !). Et même si ce roman de zombie, on l'aurait souhaité plus vivant, on peut quand même le conseiller, ou du moins son adaptation récente sur Grand Écran. 

 

mercredi 24 avril 2013

Vivants, par Gaenaria

J'étais réellement impatiente de lire enfin un livre tiré de la sélection de Caro.
On va dire qu'elle a eu autant de succès que la 2e session, qui était issu d'une de mes sélections… Un point partout la balle au centre !

Je ne reviendrai pas sur l'histoire et vais faire ma fainéante en renvoyant vers le post de Tara.

Pour ce qui est de mon avis, je ne serai pas aussi généreuse que Nakiami, et vais plutôt me ranger du côté de celui de Tara.
Le rythme colle parfaitement au thème, il est zombiesque. On avance poussivement dans une histoire
sans trop savoir où elle mène. On s'attache quand même un peu au personnage principal, R le zombie, mais l'histoire d'amour qui s'installe progressivement entre lui et une vivante nommée Julie ne suscite pas de palpitation. On est dans l'absence d'émotion, comme un zombie. On salue parfois ça et là quelques bonnes idées, qu'on regrette un peu de ne pas pouvoir mieux apprécier (peut-être parce qu'elles ne sont pas assez bien mises en valeur ?), mais on lit par curiosité plus qu'autre chose. L'histoire s'emballe quand même un peu dans les dernières pages, et on est curieux à nouveau de savoir si on va atterrir là où on pense et… oui.
Pour un livre qui s'appelle "Vivants", c'est un peu dommage ! Mais je suis une vilaine et peut-être trop injuste. Que voulez-vous, il y a des livres où on n'accroche pas du tout, et c'est le cas de celui-ci pour moi.
Je résumerai donc ce livre par un "mouais" sans plus. À vous de juger si vous vous sentez de le tenter.

Note : **

vendredi 19 avril 2013

Vivants, par Nakiami

C'est avec beaucoup d'impatience que je me suis lancée dans la lecture de cette 3e session, pour une fois qu'un de mes titres est choisi ! ^_^

Bon, je ne reviens pas sur le synopsis, Tara l'a très bien fait avant moi. Passons donc à mes impressions, et il faut croire que pour l'instant je suis la seule à avoir apprécié cette lecture.

C'est une histoire à la Roméo et Juliette qu'on découvre ici, dans Vivants. Deux camps s'opposent, deux êtres tombent amoureux malgré tout ce qui les sépare et vont lutter pour changer un monde qui est en train de mourir... J'ai bien aimé les descriptions du quotidien des zombies, leur organisation (les mariages, les enfants, comment les plus vigoureux chassent pour nourrir les plus "morts"...). Dans un sens, ce semblant de vie y ressemble plus que le quotidien des vrais vivants, enfermés dans leur stade comme dans une prison, privés de tout et soumis à des règles bien trop strictes, qui les mènent au désespoir plus qu'à la vie.
La lecture est facile, rapide, j'ai bien aimé l'atmosphère qui se dégage de ce roman, à la fois sombre et pleine d'espoir. Il n'y a rien d'exceptionnel dans cet ouvrage d'Isaac Marion (au vu des critiques, je m'attendais quand même à mieux), mais c'est une lecture plaisante et originale, avec des personnages pour la plupart attachants (moi j'aime bien M...). Allez, je mets 4 étoiles pour ce livre !

Pour finir, quelques petites remarques par rapport à l'adaptation cinématographique Human bodies. Pour une fois, j'ai vu le film avant de lire le livre, et j'ai bien aimé car je l'ai trouvé drôle, ce qui ne se retrouve pas du tout dans le livre, qui est bien plus profond et sérieux. Avec du recul je me dis que ce film aurait été bien nul sans cet humour, car l'histoire est très peu développée et très pauvre par rapport au livre, et c'est dommage. Au final, ça reste un film pour ados, et je suis bon public, n'est-ce pas ?

Ma note : ****

dimanche 14 avril 2013

Vivants, par Tara

 Vivants de Isaac Marion (Bragelonne, 2012)



Pour la première fois, je tente la session de CaroLire et c'est avec un roman dont apparemment tout le monde a entendu parler (62 critiques sur Babelio), mais que je ne connaissais ni d’Ève ni d'Adam, comme quoi rien ne vaut les défis pour découvrir de nouvelles choses.
 Dans un monde post-apocalyptique où les vivants vivent dans des stades reconvertis en bunkers, où le ciel a perdu ses avions et où les zombies traquent leur prochain dîner, R ne se souvient plus de celui qu'il était avant. Avant de manger des cerveaux; avant d'élever des petits zombies pour leur apprendre à chasser les humains, avant de vivre dans un aéroport avec d'autres tels que lui, à peine décomposés, et les Osseux, ceux dont toute la chair a déjà disparu.
Seulement R change, peu à peu, et le jour où il sauve une jeune humaine, la ramène, la cache, la protège, c'est le début d'une nouvelle ère et de profonds bouleversements, pour les deux camps, Roméo et Juliette, les morceaux en décomposition en plus.

Vivants ne se préoccupe pas tellement du pourquoi ou du comment de la société que nous découvrons: tout est écrit du point de vue d'un être qui ne se souvient plus de l'avant. Disons tout de suite que ça pose le ton du roman: jamais l'auteur ne s'interroge sur le pourquoi, ni de l'épidémie, ni de la différence de R, ni des questions que celui se pose, ni de sa capacité à passer au dessus de sa faim pour épargner la jeune femme. Si cela permet d'entrer directement dans l'histoire, que personne ne s'attende à de longues scènes d'exposition ou à des flashbacks explicatifs plein de virus échappés d'un laboratoire; ça finit par affadir l'ensemble.

Pour être honnête,cela rend même le livre assez frustrant: passé la bluette fantastique modèle zombie, on aimerait un scénario un peu plus consistant que le classique 'Regardez comment l'amour conquiert tout, même l'envie de manger son prochain'.
Le livre se lit très vite, écriture fluide, scénario simple, mais si on le dévore facilement, ça gêne un peu ensuite: passé le milieu, le lecteur s'est habitué aux petits déjeuners d'organe et réclame un scénario plus fouillé.

Cela reste une lecture agréable, quelque chose comme un roman de vacances, sympathique mais pas marquant et pas du tout capable de bouleverser tout un genre littéraire, en tout cas par pour moi.


Ma note : **

mardi 5 mars 2013

Troisième session - mars/mai 2013

Thème : "En mai, fais ce qu'il te plait !"

Le lauréat, catégorie Fantastique-horreur :

Vivants d'Isaac Marion
R est un zombie. Il n’a pas de nom, aucun souvenir, pas de pouls, mais il rêve. Il est un peu différent des autres morts. Dans les ruines d’une ville abandonnée, il rencontre Julie, une jeune fille à l’opposé de tout ce qu’il connaît : chaleureuse, intelligente et pleine de vie. Pour des raisons qu’il ne comprend pas, R décide de sauver Julie au lieu de la dévorer. Il n’est plus satisfait de vivre dans une tombe. Il veut respirer et vivre. Julie est prête à l’aider. Mais pour réussir, ils vont devoir combattre la dure réalité d’un monde en décomposition… 


Les malheureux "perdants" :

Littérature générale
Le cavalier suédois, de Leo Perutz ; Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, de Mathias Enard

Science-Fiction
Tau Zéro, de Paul Anderson ; Gens de la Lune, de John Varley

Fantasy
Un visage pour l'éternité, de C.S. Lewis ; Des nouvelles du Tibbar, de Timothée Rey

Polar-Thriller
La Vérité sur l'Affaire Harry Québert, de Joël Dicker ; Un lieu incertain, de Fred Vargas

Fantastique-horreur
Âmes perdues, de Poppy Z. Brite


Main innocente :
Agathe

Dépôt des critiques : avant le 31 mai

Bonne lecture !!!

vendredi 1 mars 2013

2e session : le bilan


La 2e session de CaroLire est terminée : vous n'avez pas été nombreux à y participer, mais au vu des différents avis récoltés, on ne va pas vous jeter la pierre !

Nous remercierons donc très chaudement Ellane pour sa participation aux côtés des Caroline, Nakiami et Gaenaria, et son soutien dans cette bataille, qui n'aura pas été une sinécure.

Même si le vote est à l'opposé de la première session, en revanche nous sommes à nouveau tous d'accord, cette fois pour déplorer cette lecture : entre bâillement et rire, ce roman fantastique qui se voulait peut-être thriller n'aura pas atteint son objectif. Certes, l'idée générale avait un bon potentiel, mais la mise en œuvre est tout de même un peu ratée (voire carrément pour mes deux comparses dans cette galère).

Si l'on doit faire la note moyenne, on ne pourra malheureusement pas dépasser l'unique étoile : *

Cela dit, il est impensable de toujours lire des chefs d'œuvres, et malgré tous ses défauts, nous avons au moins toutes réussies à le terminer, et, à sa manière, il nous a diverties.

Après avoir connu les deux extrêmes dans la lecture de ces deux premières sessions, nous n'avons plus qu'à nous précipiter sur la 3e pour savourer une nouvelle découverte !

 

jeudi 28 février 2013

Les vampires du Finistère, par Ellane

medium    Les vampires du Finistère [The vampires of Finistere], de Peter Saxon, éditions Terres de brume, 190 pages, roman Horreur, SF et Fantastique / littérature anglophone

Nicholas Brook est bien embêté : parti avec sa future fiancée en vacances dans le Finistère, ils se sont trouvés, à la nuit tombée, les témoins involontaires d'un bien étrange carnaval : des hommes et des femmes déguisés buvaient, chantaient, se livraient à des orgies, jusqu'à ce qu'arrive leur chef, déguisé en Loup Vert. C'est à peu près à se moment-là que s'est évanoui Nicholas, et la dernière image qu'il a vue avant de sombrer dans l'inconscience était celle de sa fiancée au bras du Loup Vert.
Quand il revient à lui, il a été déplacé et sa compagne a disparu. Incapable de retrouver le lieu des festivités, il rentre à Londres chercher de l'aide, mais tous les détectives qu'il contacte lui font la même réponse : cette histoire n'est pas de leur ressort, il doit s'adresser aux Gardiens, les Champions du Bien qui luttent contre le Mal, et dont l'étrange maison se trouve au fond d'une impasse qui semble hors du temps.
C'est ainsi qu'il rencontre Steven Kane, Anne Ashby, John Dyball, Lionel Marks et aperçoit le fondateur des Gardiens, Gidéon Cross.
C'est finalement Steven Kane qui mènera l'enquête qui s'annonce difficile et dont la première étape consistera à partir sur les côtes françaises, dans le Finistère, en vue de retrouver le petit village dans lequel s'est tenu le carnaval satanique.


Je trouve que, racontées comme ça, les prémisses de l'histoire semblent intéressantes. Ce synoptique résume les deux premiers chapitres du livre, qui sont, au final, les plus réussis de l’ouvrage. Probablement, Peter Saxon devait avoir en tête d’autres aventures qu’il raconterait dans d’autres tomes et dont les figures principales seraient les autres gardiens. Car  qu'on ne s'y trompe pas : c'est le fabuleux, merveilleux Steven Kane qui est le héros des Vampires du Finistère, les autres personnages n’ayant qu’un rôle symbolique, mais pas forcément dénué de piment (je pense surtout à la troublante Anne Ashby).

Alors, la première chose que l'on remarque en lisant ce livre, c'est qu'il est mal écrit. La construction des phrases est étrange, et ne répond pas aux règles simples qui permettent de donner du sens à ses écrits. Par exemple, on trouve : "Son visage, quoique rond, était d'une blancheur laiteuse". Je me demande encore en quoi la rondeur d'un visage est en opposition avec sa couleur !
On remarque aussi très tôt tout un tas de fautes typographiques qui entravent la lecture : des majuscules au milieu de phrases, des espaces à l'intérieur d'un mot (par exemple : f ace à f ace"), des tirets indiquant la continuité d'un dialogue alors que celui-ci a pris fin.
Et comme si ces écueils ne suffisaient pas, la trame de l'histoire est sans surprise, hyper convenue, avec un Super Steven qui n'est pas loin d'une contrefaçon d’un Superman ou d'un James Bond de déstockage, à la fois anthropologue, karateka, copain de Lenoir (un homme qui semble faire peur à tout le monde mais dont le nom, contrairement à ce qu'en dit le quatrième de couverture, ne se rapporte qu'à son poil et non à son âme), joueur émérite d'échecs, séducteur désiré par les monstres femelles pour son corps, adepte du "pouce qui assomme", étrangleur de vouivre, nageur émérite qui bat à la nage les requins-sirènes qui hantent les fonds marins bretons (!), et j'en passe et des meilleures !

J’ai ceci dit trouvé mon compte à la lecture de ce livre. « La descente aux Enfers doublés d’un duel à mort » promis par le quatrième de couverture vaut quand même son pesant de poiscaille. Je veux bien sur parler de l’affrontement qui a lieu d’abord entre Super Steven et le « Maitre » puis entre Super Steven et le démon femelle qui en veut à son corps. Ce face-à-face commence au moment le vieux vampire tient entre ses mains une « seringue hypodermique » ( !) pour endormir son ennemi pendant qu’il le tuera, traitement de faveur lié au fait qu’ils ont été amis ( !). Heureusement que Super Steven concentre son énergie dans le haut de son corps ( !) pour, le moment venu, « libérer cette énergie dans un suprême effort de volonté » ( !) (oui, ce passage a été une grande source de surprise pour ma part, d'où l'accumulation de "!"). Je ne raconterai pas la suite de la rencontre, bien qu’elle soit à la fois du même acabit et fort savoureuse, mais je tiens quand même à dire qu’elle m’a valu un vrai bon fou-rire qui perdure encore aujourd’hui quand j’y repense (je sais, c’est pas bien de se moquer, mais quand même…). En second lieu, et après coup, je me dis que finalement, Peter Saxon a compris quelque chose d’universel à la nature de la Femme : pour s’en débarrasser, qu’elle soit humaine, poisson ou vouivre, rien n’est aussi efficace que de lui balancer dans la figure le nom de sa rivale !
Cette leçon vaut bien 190 pages sans doute.

L’idée était je crois d’écrire une critique et pas un roman. Je tiens avant de clore là mon premier billet, pour utiliser le terme consacré, à dire que je suis très heureuse d’avoir participé à cette session de Caro-Lire et remercie les Caroline à l'origine du projet. Au moins, j’ai bien ri !
J’accorde une étoile à l’ouvrage, même si je ne connais pas Twilight et que donc, je n’ai rien contre.

mercredi 13 février 2013

Les Vampires du Finistère, par Nakiami

Bon, à mon tour de vous dire ce que j'ai pensé de ce roman de Peter Saxon. Je ne vous refais pas le synopsis, Gaenaria l'a très bien fait. Mais je peux d'ores et déjà vous dire que c'était une lecture décevante...

C'est accompagné d'une ambiance sombre et pesante que nous suivons cette histoire, au cœur des superstitions bretonnes. L'intrigue a du potentiel, en tous cas c'est ce que je me disais avant d'entamer cette lecture. Cependant j'ai eu du mal à m'attacher aussi bien à l'histoire qu'à ses acteurs. C'est comme si l'auteur avait frôlé la surface de ces traditions populaires, sans en faire ressortir ce qui en fait d'habitude tout leur charme. On commence avec des loups-garous, puis tout à coup on se retrouve avec une sirène-vampire et un alchimiste en quête d'immortalité. Trop de mythes qui se bousculent sans vraiment trouver chacun leur place. Les Gardiens et les membres qui composent ce cercle sont à peine évoqués, on ne sait pas d'où ils viennent, qui ils sont, ni quelles sont leurs motivations, et c'est très dérangeant. Leur brève description au début du livre nous met l'eau à la bouche, puis ils sont totalement mis de côté, ainsi que le mystère qui les entoure. Steve Kane est le seul Gardien que l'on côtoie, et je trouve que ce personnage aurait pu avoir du potentiel, s'il n'avait pas été "trop". "Trop" intelligent dans "trop" de domaines, "trop" malin, "trop" physique... Il n'a aucune faille et n'est au final pas très crédible...

Le style en lui-même est plat et, après quelques pages, on s'ennuie rapidement. Il manque beaucoup d'éléments selon moi pour en faire un livre accrocheur qu'on n'oublie pas. En gros, un livre que j'ai eu beaucoup de mal à terminer et que je ne recommande pas.

Ma note : *

mardi 12 février 2013

Les Vampires du Finistère, par Gaenaria

Dans le cadre de la 2e session CaroLire, ce roman de Peter Saxon a été sélectionné.
Et comme c'est aujourd'hui Mardi Gras, et qu'on colle parfaitement au thème de cette 2e session, voici ma critique.

Il m’avait toujours intrigué, peut-être par l’association peu avenante, et pour moi intriguante, de “vampires” et de “Finistère”, d’un lieu bien trop réel et trivial à mon goût pour être associé à l’irréel et au fantastique, un peu comme un titre racolleur ne promettant que médiocrité et pâle ersatz. La curiosité l’emportant (très souvent dans mes lectures), et pour jouer le jeu de notre blog, je me suis lancée dans ce roman avec une certaine méfiance, mais l’esprit ouvert, toute prête à être agréablement surprise.

Nicolas Brooke vient de vivre une nuit dramatique, au coeur de la Bretagne la plus sombre : son amie Margot a disparu au cours d’un carnaval orgiaque, auquel ils assistaient presque malgré eux dans un village perdu, et qui mettait en scène un loup vert qui semblait être le maître de cette fête. Les autorités, quelles qu’elles soient, se refusent à lui venir en aide et à prêter un quelconque crédit à son récit. Certains lui ont conseillé de s’adresser aux Gardiens, sorte de professionnels des cas désespérés, incroyables et fantasques. Ceux-ci acceptent d’aider le jeune anglais, et Steven Kane, l’un des membres de cette organisation, se rend bientôt sur place, en Bretagne, pour mener l’enquête.

Je n’ai pas été agréablement surprise ! Certes, ce roman n’est pas aussi peu inintéressant que je m’attendais, mais il ne laisse pas non plus un souvenir imperissable. Il demeure un divertissement sympathique, à lire en vacances en Bretagne, pourquoi pas, mais n’est en aucun cas un incontournable de la littérature de vampires. Aucune surprise ne vient perturber la ligne droite de cette enquête dont nous devinons très rapidement le “coupable”, les tenants et aboutissements, et la résolution finale. L’intrigue suit son cours, sans dévier, de manière somme toute agréable, mais trop prévisible pour une bonne lectrice comme moi. L’atmosphère était plaisante, j’aime les mystères de bord de mer, les tempêtes, les petits bourgs à la faible lueur vacillante s’échappant de l’unique auberge du village, recelant de légendes plus ou moins oubliées, mais qui fait office d’histoires vraies pour les gens du bourg, et qui servent également à éloigner les étrangers, toujours trop curieux et porteurs de nouveautés indésirables. Au-delà de ça, l’histoire pourrait être comparée à un épisode médiocre d’une série B fantastique américaine, que l’on mate un dimanche après-midi parce qu’on n’a pas grand chose à faire. Ma critique peut sembler dure, mais c’est ma déception qui parle. C’est pas mal, sans plus.

Ma note : **

mardi 1 janvier 2013

Deuxième session - janvier/mars 2013

Thème : carnaval, cirque

Le lauréat, catégorie Fantastique :

Les Vampires du Finistère de Peter Saxon
Un village du Finistère curieusement coupé du monde et qui tient à le rester. Un carnaval nocturne d’un genre spécial où des hommes-loups célèbrent d’étranges rites de fécondité. L’invraisemblable disparition d’une jeune Anglaise, témoin involontaire de ces festivités. Les manifestations indubitables d’Ahes, la princesse-vampire des mers et de la cité d’Ys, capable des plus stupéfiantes métamorphoses. Monsieur de Caradec, châtelain inquiétant que tout le monde appelle le "Maître", et qui s’intéresse à l’immortalité. Claire, "l’Intouchable", ravalée au rang de la bête à la suite d’expériences aussi mystérieuses que terrifiantes. Et Steven Kane, subtil et inébranlable, lance son équipe de "Gardiens", adversaires inconditionnels des forces du Mal. Tous les sens en alerte, une quête dangereuse où le chasseur, parfois, devient gibier. Dans l’atmosphère envoûtante d’une terre de légendes, une descente aux Enfers et un duel à mort. 


Les malheureux "perdants" :

Littérature générale
Michaël, chien de cirque de Jack London ; La Mort à Venise de T. Mann

Science-Fiction
Cristal qui songe de Théodore Sturgeon ; Le Carnaval de fer de Serge Brussolo 

Fantasy
Princesse Brambilla de E.T.A. Hoffmann

Polar-Thriller
Le cirque rouge de Johanna Jouniaux ; Requiem sous le Rialto de Nicolas Remin

Fantastique-horreur
Le cirque des rêves d'Erin Morgenstern ; Carnaval sans roi de Francis Berthelot


Main innocente :
Tom

Dépôt des critiques : avant le 28 février

Bonne lecture !!!