jeudi 31 octobre 2013

6e session : fin de l'année 2013

Thème : Halloween
Ou Samain, comme il vous plaira… Sorcières, revenants, mort, citrouille, période propice à se faire peur !

Le lauréat, catégorie polar-thriller :


Quand Numéro 52 s'immobilise devant l'interphone du 38, rue Bouchereau, il est loin d'imaginer qu'il vient d'éveiller l'attention malfaisante d'Hadès, en planque dans un studio de l'immeuble d'en face. Il est aussi très loin d'imaginer qu'il vient de devenir Numéro 52. Quelques jours plus tard, l'inspecteur Salernier, appelé sur le lieu de découverte d'un corps, a la mauvaise surprise de reconnaître la victime : c'est le médecin légiste Robert Harville qui gît à ses pieds, la tête décollée. Tout porte à croire que le meurtre a été exécuté à la faux. L'enquête sur la mort de cet homme apparemment sans histoire s'annonce compliquée, d'autant que deux autres corps sans tête et non identifiés ont été retrouvés dans les environs. Reste pour Salernier à établir le lien.


Les malheureux "perdants" :

Littérature générale :
Reste avec moi, de Jessica Warmen ; Le magasin des suicidés, de Jean Teulé

Science-Fiction :
Tuer les morts, de Tanith Lee ; Ballet de sorcières, de Fritz Leiber

Fantasy :
La malédiction d'Old Heaven, de Fabrice Colin ; Mortimer, de Terry Pratchett

Polar-Thriller :
Fantômes et samouraïs : Hanshichi mène l'enquête à Edo, de Kidô Okamoto

Fantastique-horreur :
La comptine d'Halloween, de Joël Callède ; L'Arbre d'Halloween, de Ray Bradbury


Main innocente :

Excel

Dépôts des critiques : avant l'année prochaine !

Bonne lecture !

5e session : le bilan


L'automne s'est installé doucement et l'hiver entrouvre sa porte, nous laissant goûter son vent frais dans un frisson.
Pour passer le cap parfois déprimant de cette demi-saison, nous avions proposé la lecture de ce roman poétique.
Quatre lectrices y ont répondu, et ont posté leur critique. Trois d'entre elles ont plutôt été charmées par l'écriture et l'histoire singulière de ce court roman français. Une dernière a modulé l'enthousiasme général pour y distiller quelques bémols et une sensibilité toute différente et bienvenue.

Comme je le disais en commentaire, la poésie c'est quitte ou double : il n'y a pas deux poids et deux mesures, on aime ou pas du tout. Et bien c'est un peu le cas de ce roman qui divise : d'une côté celles qui ont adoré, qui ont adhéré au rêve proposé par l'auteur, qui ont ressenti une certaine beauté dans son écriture et dans cet épisode romancé de la vie de Michel-Ange ; de l'autre celle qui n'a pas succombé et émet des réserves quant à la nécessité de telle ou telle relation, énumération, de cette approche si particulière et qui peut-être finalement nous égare.

En tous les cas, il fait parler, et c'est bien le but d'une lecture non ? Avec un peu de chance, cette discussion incitera d'autres à le lire…

La note moyenne de ce roman est : ****

Une très belle session en somme pour démarrer cette fin d'année approchante ! Merci à tous les participants.

P.S. : Si Tara souhaite ajouter sa critique, elle est la bienvenue. J'ajusterai ce bilan en fonction de ses remarques et de sa note ^_^

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, les retours d'Ellane

L’ennui naquit un jour de l’uniformité parait-il. Mon retour sur ce livre sera donc assez différent de ceux des 3 autres lectrices de cette session de CaroLire.

La première chose que j’ai envie de dire est que la magie du conte, l'envoûtement, n'ont pas fonctionné pour moi. Oui, la langue est belle, le procédé narratif original, avec des chapitres très courts, écrits au présent du subjonctif. Le livre condense les activités quotidiennes de Michel-Ange, les sentiments éprouvés pour le futur génie par un poète turc interprète, et enfin quelques passages correspondent aux pensées d'un ou une inconnue dont l'identité mystérieuse est bien vite devinée.

Au final, on découvre l'histoire d'un être frustre, bien loin du génie que j'avais imaginé, qui ne sait pas trop où il en est. Les chapitres sont trop courts pour m’immerger dans une autre culture, il y peu de réflexions sur l'art en tant que tel. J’ai toujours imaginé qu’artiste rimait avec sensations et sentiments, et « Michelagnollo », comme le surnomme son frère, parait un personnage qui semble bien loin de ces deux univers, coincé entre son envie de créer des œuvres immortelles, la radinerie de la papauté, son complexe vis à vis de Vinci, son refus de la sensualité et de l’amour.




Quant à l’écriture, ma foi… certains chapitres sont à mon avis complètement inutiles ou inintéressants (à mon avis hein, mais puisque je le donne…), comme ceux qui inventorient les possessions ou achats du grand homme :
« 19 mai : bougies, lampe, deux petites pièces ; brouet (herbes, épices, pain, huile) autant ; poissons en fritures, deux pigeons, un ducat et demi ; service, une petite pièce ; couverture de laine, un ducat. Eau fraiche et claire. »
Une page pour si peu…

Et puis il y a des passages certes poétiques, mais dont la métaphore m’échappe complètement :
« Je ne cherche pas l’amour. Je cherche la consolation. Le réconfort pour tous ces pays que nous perdons depuis le ventre de notre mère et que nous remplaçons par des histoires, comme des enfants avides, les yeux grands ouverts face au conteur. »
Au commencement était le verbe, parait-il, et une formulation poétique se doit d’être porteuse de sens, sinon c’est au mieux un procédé rhétorique gratuit, au pire, de la poudre aux yeux.

Enfin, je suppose qu’il y a une jolie métaphore concernant le pont, qui pourrait relier des cultures, des pays, des hommes, etc… mais c’est pareil, je suis passée à coté !


Bon, le petit singe est mort, c’était mon personnage préféré avec Mesihi, le poète, qui en avait fait cadeau à l’Italien. Il y a aussi du bon dans ce prix Goncourt des lycéens 2010, du bon sur lequel je ne m’étendrais pas, mes collègues en parlant mieux que moi.

Je reste, au final, assez déçue de cette lecture, et suis étonnée que des lycéens aient choisi ce livre pour un titre prestigieux.
Je lui accorde la note de **.

vendredi 4 octobre 2013

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, par Nakiami

Ce n'est jamais très risqué de se lancer dans un Goncourt des Lycéens, et je prends de plus en plus de plaisir à découvrir les différents ouvrages qui ont obtenu ce prix. En 2010, Mathias Enard était ainsi récompensé avec ce titre, Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, qui trône depuis un moment déjà dans ma bibliothèque et que je n'avais encore pas eu l'occasion de lire. CaroLire me donne l'excuse parfaite pour enfin me lancer dans cette histoire.

On peut dire que cet ouvrage est un condensé d'originalité. L'histoire, pour commencer, relate une période de la vie du célèbre Michel-Ange, quelques années avant qu'il ne peigne ses chefs-d’œuvre de la chapelle Sixtine. Se sentant abandonné par le pape Jules II dont il doit réaliser le tombeau, Michel-Ange accepte de se rendre auprès du sultan Bajazet, à Istanbul, afin de construire un pont sur la Corne d'Or. Entre le travail même de l'artiste, débordant de génie et de passion, et sa découverte de ce pays si exotique et différent du sien, les chapitres vont nous plonger dans un doux rêve oriental dont on ne se réveillera qu'à la fin du livre. Car l'originalité de ce roman réside également dans sa construction en très courts chapitres, et dans la poésie qui s'en dégage crescendo jusqu'au point final.

Je n'ai aucune réserve concernant cet ouvrage, car même si on est dérouté par les premières minutes de lecture, l'envoûtement arrive suffisamment tôt pour nous happer et nous laisser avec un sentiment de douce mélancolie au moment de replacer ce chef-d’œuvre dans la bibliothèque... Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants est un véritable conte enchanteur, à lire, à découvrir, à savourer.

5 étoiles, sans hésiter !