mardi 20 janvier 2015

L'Océan au bout du chemin, vu par Gaenaria

Pendant un enterrement, un homme se retrouve non loin de là où il a vécu enfant. Il s'échappe de cette journée pesante pour aller retrouver les lieux de son enfance, et notamment la mare située derrière la maison de sa voisine, que cette dernière appelait l'Océan. C'est ici qu'il y a vécu des événements bouleversants alors qu'il n'avait que 7 ans, qu'il avait encore peur du noir, et que Lettie était venue l'aider dans une étrange affaire. Les souvenirs lui reviennent comme jamais auparavant.

Le pitch est un peu plan plan et ne laisse absolument pas entrevoir la petite perle qu'il recèle. Si vous aimez Alice au pays des merveilles, et l'univers de Tim Burton, vous devriez aimer Neil Gaiman. Même si son univers est encore autre chose, ses histoires vous plongent dans une atmosphère à la fois angoissante et pourtant familière, d'autant plus pour ce roman qui parle de l'enfance. Il vous fera renouer avec cette époque troublante où vous viviez dans un double monde, celui des adultes et le vôtre, et où coexistaient d'étranges créatures que vous seul pouviez percevoir avec le monde non moins étrange et difficilement compréhensible de vos parents. Bref, c'est un petit bijou de sauvagerie cruelle peuplé de créatures non moins horribles, où le merveilleux cauchemardesque est un réel pour l'enfant qui ne laisse qu'une infime trace onirique dans les souvenirs embrumés de l'adulte. Sauf lorsqu'on se trouve près d'une mare qui est en fait un océan, et que les souvenirs affluent, aussi précis que lorsqu'ils étaient vécus, pour revivre pendant un instant le monde étrange de l'enfance.
J'ai adoré ! Ne serait-ce que pour ce beau cadeau de revivre l'ambiance si particulière de l'enfance, où les personnages de nos livres, où nos jouets et les monstres de nos cauchemars n'étaient pas qu'une lubie de l'esprit mais participaient pleinement à notre réalité.
À lire absolument, un coup de cœur c'est certain !

Ma note : ***** (voire même * en plus !)

vendredi 2 janvier 2015

11e session - Rétrospective 2014




Thème : Et oui, 2014 est terminée, et nous voici bel et bien en 2015 ! Mais malgré nos nombreuses lectures, trop de nouveautés de l'année dernière sont passées au travers des mailles de nos filets, et il est temps d'y remédier ! Cette 11e session de CaroLire sera donc consacrée aux nouveautés 2014 !


Le lauréat :

http://www.babelio.com/livres/Gaiman-Locean-au-bout-du-chemin/619221
Catégorie Fantastique-Horreur : 
L'Océan au bout du chemin, de Neil Gaiman

"J'aimais les mythes. Ils n'étaient pas des histoires d'adultes et ils n'étaient pas des histoires d'enfants. Ils étaient mieux que cela. Ils étaient, tout simplement." De retour dans la maison de sa famille pour des obsèques, un homme encore jeune, sombre et nostalgique, retrouve les lieux de son passé et des images qu'il croyait oubliées. Le suicide d'un locataire dans une voiture au bout d'un chemin, sa rencontre avec une petite voisine, Lettie, qui affirmait alors que l'étang de derrière la maison était un océan.
Et les souvenirs de l'enfance, qu'il croyait enfuis, affluent alors avec une précision troublante...
Ce sont les souvenirs d'un enfant pour qui les histoires existent dès qu'on les croit et qui se réfugie dans les livres pour échapper aux adultes, un enfant pour qui les contes sont sa réalité. Gaiman nous plonge ainsi dans l'univers de l'enfance en même temps que dans celui des contes anglo-saxons, dont il a une connaissance érudite.
Mais plus encore, il nous convie à une relecture de l'influence des contes sur notre enfance, une réflexion sur la mémoire et l'oubli, et ce qui demeure d'enfance en nous. Fidèle à son imaginaire féérique, Neil Gaiman est un créateur d'archétypes que Stephen King qualifie de "trésor d'histoires". Il épure ici sa phrase et ses possibilités narratives pour nous procurer une émotion toute nouvelle, inédite, dans ce roman court, très personnel, qui dévoile sans doute beaucoup de lui et démontre tout le génie littéraire qui lui a valu le convoité Book of the Year décerné à ce roman par les lecteurs anglais.


Les malheureux "perdants" :

Littérature générale :
L'incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage, de Haruki Murakami ;
Les Luminaires, d'Eleanor Catton

Science-Fiction :
Un éclat de givre, d'Estelle Faye ; Les âmes envolées, de Nicolas Le Breton

Fantasy :
Étiquette et espionnage T1, de Gail Carriger ; Qui a peur de la mort ?, de Nnedi Okorafor

Polar-Thriller :
Moriarty, d'Anthony Horowitz ; Chiens enragés, de Marc Charuel

Fantastique-horreur :
Notre-Dame des loups, d'Adrien Thomas

Main innocente :
Éloïse

Dépôt des critiques : avant le 31 mars

Bonne lecture à tous !